samedi 27 novembre 2010

L'Attaque n'Tneqichine

C’est l’une des premières embuscades tendues par les moudjahidines dans la région d’Iferhounène, et sans doute l’une des plus importantes vue son impact sur la population locale.
Selon des témoins encore vivants, c’était vers la fin du mois de Février et début Mars 1956, sur la route escarpée qui relie MICHELET (TIZI OUZOU) à TAQARBUZT (BOUIRA) par le COL DE TIROURDA et au lieudit TABWURT TAMUQRANT littéralement la Grande Porte. Sur cette route, un groupe composé d’une dizaine de soldats de l’armée française avait pour habitude de patrouiller, allant parfois jusqu’au Col, ce qui leur permettait de superviser à la jumelles, les moindres faits et gestes des villageois d’AÏT ATSOU, TIROURDA, AÏT ARBI, SOUMMER et tant d’autres villages avoisinants.
C’est donc tout naturellement que les Moudjahidines ont décidé de tendre une embuscade pour récupérer des armes dont la révolution avait tant besoin, mais aussi pour marquer les esprits des derniers citoyens encore réticents et douteux du bien fondé de la lutte armée.
Armés de leurs seuls fusils de chasse, de leur courage et détermination, une vingtaine de mousseblines et djounouds menés par leur chef YAHA ABDELHAFIDH dit SI L’HAFIDH se sont placés sur les deux cotés de la route à la sortie du tunnel pour ne laisser aucune chance aux soldats français qui ont subit une pluie de tirs nourris. L’Accrochage qui a duré à peine quelques minutes s’était soldé par la décimation de la patrouille française dont un seul membre a eu la vie sauve et la perte coté Algériens du premier moudjahid du village AÏT ATSOU en la personne de ADJAOUDI LARBI. Un village comme beaucoup d’autres qui a payé un lourd tribu à la révolution pour l’engagement sans faille de sa population qui a eu droit, le lendemain de cette embuscade à une descente des soldats de l’armée française qui ont saccagé et pillé les biens des villageois, tabassé et torturé les hommes et les femmes rassemblés de force à Tajmât.
C’est sans doute ce que l’on veut nous faire passer aujourd’hui -48 ans après la fin de cette guerre atroce- pour des « effets positifs de la colonisation ».