mardi 6 janvier 2009

Ghaza, de la prison aux bombardements

Non contant d’avoir enfermé les Palestiniens dans une sorte de prison à ciel ouvert, l’armée israélienne a lancé des raids sur la bande de Ghaza qui ont fait 345 morts parmi lesquels il y aurait selon les Nations Unies, 57 victimes civiles dont 20 enfants en bas âges, et plus de 1500 blessés au troisième jour de bombardement. Cela se produit sous le regard complaisant des dirigeants et roitelets des républiques et monarchies arabes et avec la complicité des pays occidentaux qui découvrent, à l’image d’une fausse vierge effarouchée un blocus inhumain sur Ghaza qui dure pourtant depuis plusieurs mois, la communauté internationale découvrent enfin qu’une population a été assiégée par la fermeture du seul point de passage vers l’Egypte, d’où la ministre des affaires étrangères de l’Etat hébreu Tzipi Livni annonça au monde la guerre contre le peuple palestinien. Une communauté internationale qui a faillit à sa responsabilité, pire encore, elle a été coupable de non-assistance à peuple en danger. Aujourd’hui que le ministre de la défense israélien leur a donné le feu vert, les pays européens se disent prêts à envoyer des aides humanitaires à Ghaza et l’Egypte a obtenu l’autorisation pour l’ouverture du point de passage, dans un seul sens, pour permettre le passage des convois humanitaires. Dans sa « guerre totale contre le HAMAS » le ministre hébreu ne dit pas si les bombardements des mosquées fait partie de cette guerre, encore mois l’université qui a été réduite à un champ de ruine. Même le port de pêche de la bande de Ghaza n’a pas échappé à la furie des responsables militaires israéliens.

« Nous voulons juste vivre en paix » Tzipi Livni

Est-ce que vivre en paix serait vivre sans Palestiniens à vos frontières Mme Livni ? C’est je crois un général américain qui disait qu’un « bon Indien c’est un Indien mort ». Il est compréhensible que vous vouliez vivre en paix, mais pensez-vous vraiment que les Palestiniens que vous bombardez depuis trois jours ne voulaient pas vivres en paix ? A moins de penser simplement que le droit à la vie soit un privilège réservé aux seuls Israéliens ? Pour justifier les 57 civils tués, dont au moins 20 enfants, Tzipi Livni déclarait : « Nous voulons éviter les civils, malheureusement ce sont eux qui paient pour ce que le HAMAS a fait », mais elle ne nous dit pas comment oublier ces images insoutenables de corps déchiquetés, et de bébés affreusement mutilés. Ni même l’image de ce père qui s’effondre et s’évanouit devant le cadavre de son fils dont l’âge ne doit pas dépasser 13 à 14 ans ? Suivant cette logique, qui devra payer pour le terrorisme d’Etat que pratique le gouvernement que vous représentez contre le peuple palestinien depuis plusieurs décennies ? Doit-on conclure que le HAMAS a raison de lancer ses roquettes sans trop se soucier de la nature des cibles, sachant que de toute façon leur portée reste limitée ?

Le HAMAS piégé par la provocation israélienne.

Les Responsables politiques et militaires Israéliens ne pourront faire croire à personne qu’ils ignoraient que trêve conclue avec « le mouvement terroriste » HAMAS, était arrivé à terme et que la reconduction d’une trêve nécessitait forcement une négociation au préalable. Une négociation qu’ils auraient bien sûre – volontairement – omis de reprendre, jusqu’à ce que le HAMAS se surprenne à faire le jeu des Israéliens en lançant ses roquettes à la portée très limitée sur les villes israéliennes aux frontières avec la bande de Ghaza. Des roquettes que la presse occidentale, sous l’emprise du lobby juif nous présente comme « missiles » dont les dégâts sont insupportables. Rompu à l’art de la guerre, Ehud Barak ne pouvait avoir réagi sous l’effet de la surprise, lui qui est candidat au poste de chef du gouvernement de son pays aux élections législatives qui auront lieu dans les prochains mois. Calculs électoralistes obligent, il s‘agit pour lui de (dé)montrer à ses concitoyens qu’il est intransigeant sur la question de la sécurité de son peuple, et les civils palestiniens ne seront alors que des dommages collatéraux qui étaient de toute façon condamnés depuis au moins leur naissance, sinon avant. A moins qu’il ne s’agisse d’un même calcul politicien du coté palestinien aussi, puisque des élections législatives et présidentielles sont également annoncées par le président de l’Autorité palestinienne pour les mois à venir, le Hamas à fait le jeu des israéliens qui l’ont volontairement provoqué dans un intérêt bien précis.

Trouble jeu de Mahmoud Abas.

Au moment où des personnalités étrangères, certes de moins en moins nombreuses, se solidarisent avec le peuple palestinien, son Président Mahmoud Abas n’a pas trouvé mieux que d’enfoncer davantage ses ennemis intimes du mouvement Hamas qu’il appelle à la retenue, et à faire cesser ses tirs de roquettes sur Israël, oubliant –volontairement lui aussi – au passage que si c’est le Hamas qui a décider de ne pas reconduire la trêve, en revanche celle-ci n’a pas servi à grand-chose étant donnée le blocus observé par les Israéliens sur la Bande de Ghaza depuis juin 2007. Mahmoud Abas déclare que ses frères ennemis du Hamas auraient « pu éviter ce qui arrive au peuple palestinien », n’osant même pas condamner les frappes israéliennes sur son peuple ; des bombardements qui ont fait pourtant réagir même les traditionnels soutiens de l’Etat Hébreu, comme l’Union Européen qui trouve la riposte de l’armée israélienne « disproportionnée ». Curieusement ce n’est pas ce que pense Abou Mazin qui n’a vu que les roquettes du Hamas. Et dire qu’il est le président de tous les Palestiniens ou en tout cas sensé l’être ! Mais si l’Etat Hébreu s’est permis une nouvelle transgression des droits les plus élémentaires du peuple palestinien, c’est qu’il était assuré du soutien inconditionnel de son protecteur de toujours l’Oncle Sam et de la complicité du reste de l’occident couplée à une trahison de plus du coté arabe, y compris dans le camp des Palestiniens. Après cela, il ne restait aux israéliens que de mettre à exécution un plan savamment orchestré de longue date.

2 commentaires:

Kamel a dit…

Azul !
Je me permet d'apporter une intervention par rapport à ces articles qui traitent de la situation catastrophique à Gaza. Pour moi, c'est une guerre des terroristes contre les terroristes. Comme le Hamas dont je ne mis pas le mot terroriste entre guillemets, je ferai de même pour l'état d'Israël. Je me demande aussi pourquoi à chaque fois que la Palestine est attaqué (c'est souvent le cas) on évoque la nation arabe. Comme tu l'as cité dans l'article "Cela se produit sous le regard complaisant des dirigeants et roitelets des républiques et monarchies arabes". Pour moi, si la Palestine est trahie (pour reprendre l'expression de Kateb) je n'évoquerai pas d'arguments basés sur des concepts de race, de religion, par là j'entends la nation arabe. C'est un problème de tout un chacun qui se préoccupe par des conflits qui risquent de créer des situations humanitaires catastrophiques. Malheureusement, pour des calculs politiques, dont la déstabilisation de la région,des conflits ont été exportés vers d'autres cieux, au nom de la religion, la nation et l'ethnie, et pourtant nos avons tous un seul ancêtre....le singe.

Amokrane MOHAND KACI a dit…

Je suis entièrement d'accord avec toi lorsque tu dis : "et pourtant nous avons tous un seul ancêtre....le singe." par contre, je regrette que tu ais relevé une phrase incomplète dans mon écrit pour dire que j'évoque "des concepts de race, de religion" pour reprendre tes mots, or j'ai plutôt fait le tour de la question en déclarant notamment :"Cela se produit sous le regard complaisant des dirigeants et roitelets des républiques et monarchies arabes et avec la complicité des pays occidentaux qui découvrent, à l’image d’une fausse vierge effarouchée un blocus inhumain sur Ghaza qui dure pourtant depuis plusieurs mois, la communauté internationale découvrent enfin qu’une population a été assiégée par la fermeture du seul point de passage vers l'Égypte". Tu vois donc bien que je partage ton avis en disant que le problème devrait être primo HUMAIN. Mais aussi, il faut être réaliste et appeler un chat un chat! la solidarité internationale fonctionne plutôt à deux vitesses, surtout pour ce qui est de la presse occidentale, si prompte à nous faire la morale et nous donner des leçons de professionnalisme lorsqu'il s'agissait de notre lutte contre les terroristes islamistes des GIA, GSPC et autres. A chaque journal télévisé, nous avons droit à un décompte des tirs de roquettes du HAMAS qui pour la circonstance se sont transformées par la seul magie du verbe en tirs de missile, mais curieusement, il n'y a que peu ou prou d'informations et surtout pas d'images des bombardements d'un Etat terroriste qui a même tiré sur les ambulances. Ces journalistes sont allés jusqu'à employer le terme de GUERRE qui suppose un conflit armée entre deux armées structurées, ce qui est loin d'être le cas présentement, puisque il y a d'un coté un mouvement terroriste avec des moyens de fabrication artisanale et de l'autre un Etat surpuissant disposant des dernières technologies en la matière, entre les deux; une population meurtrie, terrorisée, massacrée et bombardée à longueur de journée depuis plus de deux semaines par une armée suréquipée et assurée du soutien de l'Oncle Sam, et ça, il ne faut être ni arabe, ni juif, ni qui ou quoi que ce soit pour le comprendre, il suffit d'être un fils d'Adam, un petit d'homme pour le comprendre, c'est aussi simple.